Vendredi 27 Novembre, rando de la journée Circuit de 20km en passant par Chalmaison et Gouaix. Everly commune de 500hab se situe au sud de Provins. Notre balade s’intitule : "Sauts de loup" au marquisat d’Everly. (tout un programme !)
Sur la route de l’étain
Everly est situé sur le grand chemin de la route de l’étain reliant, à l’époque gallo-romaine, le bassin méditerranéen aux îles britanniques.
Sur cet ancien site gallo-romain, trois châteaux vont se succéder : la forteresse de Gabriel De La Vallée au XVIème siècle ; puis le château de Louis Victor de Rochechouart, Duc de Mortemart, en 1746, détruit en 1793 et, enfin, celui du Comte de Luçay vers 1850 et démoli en 1896. C’est au XIIème siècle qu’une chapelle seigneuriale est établie par les religieuses de l’abbaye de Saint Jacques de Provins.
Everly est érigé en paroisse en 1633, ce qui conduit à l’agrandissement de l’église Sainte Catherine par la construction de la nef et du clocher sur la façade ouest. Dans une châsse repose le cœur de Gabriel De La Vallée, mort centenaire en 1610.
Le lavoir construit vers 1860 sur le ru des Méances, vaut le détour ! Chalemaison est occupée dès l’époque gallo-romaine. Le village est mentionné en 1130.
La mairie est installée dans un ancien relais de poste ; sur l’enseigne, on y lisait : « Ici, on loge à pied et à cheval ». L’église Saint Etienne est un prieuré-cure dépendant de l’abbaye de Provins. Elle est en partie détruite par les protestants en 1567. Le chœur, les deux chapelles, le chevet, les arcs boutants et la tourelle à meurtrières appartiennent à l’église reconstruite au XIIIème siècle. On peut apercevoir des pierres tombales dans le dallage de l’église aux inscriptions hélas, effacées. Remarquables aussi, un bas-relief en pierres représentant une châsse à courre, une statue en bois de Saint Roch, les boiseries du chœur et les chapiteaux des sommets des pilastres du chœur. Le clocher culmine à 101 mètres.
Le Gouaix : un cépage à vin
Chalemaison et Gouaix sont situés sur la côte d’Ile de France. Cette côte domine la plaine alluviale et correspond à la limite méridionale de la Brie. Les coteaux étaient autrefois morcelés de vergers, de pièces de vignes…Des villages étaient entièrement tournés vers cette économie. Gouaix, ancien village de vignerons, tire son nom du latin Govesium « cépage de vigne à vin ». Les habitants ont creusé à la main le petit canal qui prend le nom de ru de Gouaix ; il coule ensuite vers Flamboin et se jette dans la Noue d’Hermé. En 1793, le fief de Gratte-Loup à Chalemaison, appartient au Comte de Breuil, Seigneur de Tachy, et vendu et démoli.
Dans les bois subsistent les vestiges d’une fortification pouvant dater du XIème siècle, nommée la Tour des Maréchaux. La culture horticole est pratiquée aux serres de Gouaix depuis 1982 sur une surface de 7000 M2. Le lavoir communal de 1830 en forme d’atrium pouvait accueillir 30 lavandières. L’église Saint Savinien-Saint-Potentien est dotée de trois nefs ; des peintures murales du XVII ou XVIIIème donnent une représentation symbolique des quatre évangélistes : un lion pour Marc, un taureau pour Luc, un visage d’homme pour Mathieu, et un aigle pour Jean. La terre de Gouaix est mentionnée pour la première fois au XIIème siècle. Il s’agit alors d’un visage fortifié avec une motte féodale. Le chemin des Fossés au Midi se trouve sur l’ancien tracé des remparts. La gare de Gouaix-Flamboin est située sur l’ancienne ligne Paris-Mulhouse, première ligne inaugurée en 1848 en Seine-et-Marne. Devenue secondaire après la construction du viaduc de Longueville, elle n’est plus empruntée par les voyageurs depuis 1948. Au XIXème siècle, les notables Gouaillons se rendaient le dimanche au théâtre parisien par le train de 15 h 15. Du château de Flambion ne reste que le pavillon d’entrée. Cette demeure seigneuriale était à la fois une ferme et une maison forte du XIVème. En partie détruite pendant la Guerre de CENT ANS, elle est reconstruite par les Frères La Ballue, puis attaquée par les Huguenots en 1576 et 1581. Tout à côté, une laiterie fabrique une spécialité fromagère parfumée aux noix : le Rambol.
Un pays d’étangs et de collines
La Bassée est l’un des derniers gisements de sables alluvionnaires d’Ile de France. Elle abrite de nombreuses carrières de granulats qui, en fin d’exploitation, laissent place à de vastes plans d’eau accueillant de nombreux oiseaux en hiver. La Réserve Naturelle de La Bassée couvre une superficie de 854 hectares. Au sud d’Everly, le sous-sol de l’ancien parc du château a été exploité par les carriers. Cette extraction a laissé place à un milieu humide, marqué par la présence de marais couverts de laîche, une herbe à la tige triangulaire et par un sol noir. Les peupleraies sont fréquentes en Bassée. Pourtant, la croissance de ces arbres contribue à l’appauvrissement de la flore. Plutôt rare, l’Euphorbe des marais, grande plante de plus d’un mètre de haut, et à la floraison jaune, se maintient sous ces plantations.
Naissance du marquisat d’Everly
Au XVIème siècle, Everly était un hameau de Chalemaison qui est acquit par Gabriel De La Vallée (1510-1610) ; son petit-fils, Gabriel De La Vallée Fossez en hérite et le fait ériger en marquisat en 1626. En 1746, le frère de la Marquise de Montespan, Jean Victor Rochechouart, Duc de Mortemart, Marquis d’Everly, entreprend la construction d’un nouveau château. Afin de réaliser ce projet, il achète ou échange de nombreux terrains jusqu’à détenir le tiers de la paroisse d’Everly ! Il fait abattre les maisons situées sur sa nouvelle propriété, construit un vaste domaine coupant le village en deux et dont on discerne encore nettement les limites. Le terme de « Haha » désigne une ouverture faite au mur d’un jardin, afin de laisser la vue libre, avec un fossé sec ou « saut de loup » pour en interdire l’entrée. La promenade des « Haha » sépare le verger d’une terrasse, composée d’un étang appelé « miroir », puis d’un château et de sa cour entourée d’eau. Ensuite, se situent les avant-cours cernées d’un côté par les écuries et de l’autre, par les logements des domestiques. Une grande esplanade permet d’accéder à cet ensemble ; un canal clôture le domaine. A la Révolution, tous les biens de « l’émigré Mortemart » sont vendus aux enchères en l’an IV de la République et le château est démoli. De ce vaste domaine, il ne reste qu’une « emprunte » sur les cartes et photos aériennes ainsi que quelques vestiges remis en état par la commune d’Everly.
Après 4 h de marche nous retrouvons Everly en nage pour certain. Sur le chemin du retour nous passons par Rampillon et sa superbe église du 12em sauvée de la ruine dans les années 70 par une association de bénévoles ; mais il y a toujours à faire !!! Que deviendront toutes ces merveilles dans les décennies à venir ; après mille ans c’est déjà laborieux !!!!!!……………….
mais aujourd’hui, remercions le ciel pour cette belle journée.
A bientôt sur d’autres chemins
Philippe
PS : rien à voir avec le texte ci-dessus, Les Everly était un groupe rock dans les années 60/2000 (clic sur lien) : Les Everly
Écrire commentaire
jeanine Tastet (jeudi, 08 janvier 2015 14:55)
Merci Philippe pour ce morceau d'histoire ! A bientôt